dimanche 20 avril 2008

Mozart et l’oreille absolue

Aux 17e et 18e siècles, on jouait le "Miserere" de Gregorio Allegri à Rome, dans la chapelle Sixtine, pendant la semaine de Pâques. On ne pouvait l’entendre nulle part ailleurs et ce morceau, chanté a cappella, était célèbre dans toute l’Europe. Le manuscrit d’Allegri était gardé secret par le Vatican qui interdisait à ses musiciens de le transcrire ou de le jouer ailleurs, sous peine d’excommunication.

En 1770, Mozart, alors âgé de 14 ans, assiste avec son père à la messe de Pâques. De retour chez lui, Mozart reproduit de mémoire l’intégralité du Miserere sur partition. Le Miserere obtenu est publié en 1771 et l’interdiction papale levée. C’est aujourd’hui l’oeuvre de la Renaissance la plus connue et la plus enregistrée.


Mozart par Greuze - 1763-64

Mozart avait "l’oreille absolue", c’est-à-dire la faculté de pouvoir reconnaître ou chanter n’importe quelle note, sans avoir de repère. En Europe et aux États-Unis, seule une personne sur dix mille serait dotée de cette capacité. Aujourd’hui on pense que tout le monde a potentiellement cette aptitude à la naissance et qu’elle se construit par apprentissage les premières années, comme le langage. 95 % des musiciens doués de l’oreille absolue ont ainsi commencé la musique avant sept ans.

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